Les
risques de la vie au grand air :
prévenir les maladies transmises par les tiques
Page
réalisée par Alain HELUWAERT
docteur en médecine, médecin du sport
mise à jour le 22/01/2009
Les tiques sont des arthropodes exclusivement hématophages. Leur cycle
de développement comprend trois stades : larve, nymphe, adulte. Le pasage
à chaque stade nécessite un repas sanguin. Lors de la morsure,
différents agents pathogènes peuvent être échangés
avec l’hôte.
Ixodes ricinus est la tique la plus fréquemment rencontrée
en France ; à tous ses stades évolutifs, elle peut se fixer sur
l’Homme. Durant sa période d’activité (d’avril
à octobre dans le nord du pays, toute l’année dans le sud),
cet acarien est capable de transmettre plus d’une douzaine d’agents
pathogènes différents : bactéries, arbovirus ou protozoaires.
Toutes les infections transmises, quelquefois même simultanément,
peuvent occasionner un banal syndrome grippal ; parmi elles, la borréliose
de Lyme est de loin la maladie la plus fréquente. Toutefois l’incidence
des rickettsioses paraît largement sous-estimée, et la moitié
des fièvres survenant après morsure de tique demeure encore inexpliquée.
En Europe centrale, la transmission du virus de l’encephalite à
tiques (flavivirus) est devenue un problème de santé publique
justifiant un recours préventif à la vaccination (Ticovac®)
La
prévention passe par la protection, l’inspection corporelle après
une activité en forêt ou dans les berges de rivière embroussaillées,
l’extraction de la tique, le signalement de la morsure en cas de maladie
Ixodes ricinus préfère la forêt humide, les feuilles
mortes qui jonchent le sol, l’herbe, les broussailles ou les brindilles.
Les refuges naturels des petits mammifères, tas de bois ou murs de pierres
présentent un risque important. L’activité de la tique est
dépendante de la température extérieure : faible
en dessous de 7°C, elle croit avec la température puis se réduit
au dessus de 25°C. Les petits mammifères et les oiseaux peuvent transporter
les tiques jusqu’aux haies et pelouses de nos jardins.
Après avoir agrippé leur hôte avec leurs pattes antérieures,
elles grimpent le long du corps jusqu’à se fixer dans une zone
protégée : creux poplité, aine, nombril, aisselles, oreilles,
nuque. Là, elles insèrent leurs parties buccales dans la peau
en quête de sang. Le risque de transmission d’une maladie
croit avec la durée de la morsure. Lorsque la tique est repue,
elle se détache et se laisse tomber au sol.
Protection
Il est judicieux de porter des vêtements clairs (pour mieux
voir le parasite) et couvrants, laissant le moins possible de peau accessible,
des chaussures fermées. Les vêtements pourront être imprégnés
d’un répulsif et la peau protégée par des pulvérisations
répétées avec un produit adapté (gammes Insect Ecran®
ou Autan®). Les produits actifs sont contre-indiqués chez l’enfant
et la femme enceinte ainsi que sur les muqueuses : lire attentivement les modes
d’emploi.
Les chiens et chats doivent être traités préventivement
et régulièrement par un produit spécifique (lotion ou collier).
Ils peuvent être à la fois hôtes intermédiaires et
victimes (babésiose).
L’inspection
après l’activité doit être attentive
Après la reconnaissance de rivière ou la randonnée, inspectez-vous
soigneusement, sans oublier les plis et replis ainsi que le cuir chevelu. N'oubliez
pas que les larves et les nymphes, plus difficiles à déceler,
sont aussi dangereuses que les adultes.
Techniques
d'extraction
Le retrait par traction avec une pince à épiler comporte le risque
de laisser les pièces buccales dans la peau.
Il faut éviter de comprimer le corps de la tique, afin que sa salive
ne reflue pas vers la peau de l'hôte. L'emploi d'une pince à épiler
présente donc des risques, si la tique est trop petite ou si l'opérateur
n'est pas assez adroit pour la saisir par les pièces buccales et non
par le corps. Le crochet Tire-Tic® est plus approprié : il combine
une préhension sans compression du corps de la tique, et un retrait par
rotation.
À défaut de matériel spécialisé, un simple
fil, de coton par exemple, permet de se débarrasser de l'indésirable.
Pour y parvenir, il suffit de serrer un noeud sur la tique au plus près
de la peau, puis de la tirer dans l'axe pour ne pas la disloquer.
L’utilisation d’éther ou d’alcool qui peut provoquer
une régurgitation de la tique et augmenter le risque de contamination
est déconseillée.
Lors
d’une consultation pour une lésion dermatologique, de la fièvre,
des troubles neurologiques ou rhumatologiques, n’oubliez pas d’informer
le médecin de la morsure de tique
La maladie de Lyme débute une fois sur trois par une lésion
dermatologique spécifique : l’érythème chronique
migrant s’installe trois jours à un mois après la morsure
de tique sous forme d’une plaque rouge circulaire qui s’étend.
Le syndrôme grippal (fièvre, maux de tête, douleurs articulaires,
troubles digestifs) est plus habituel.
Après quelques semaines peuvent apparaître des troubles neurologiques,
rhumatologiques ou cardiaques dont le diagnostic est
difficile en l’absence de la connaissance de la morsure de tique contaminante.
Ces troubles peuvent être particulièrement sévères
et il convient donc de s’inquiéter et de consulter. La connaissance
de la morsure de tique est fondamentale pour le médecin qui doit établir
un diagnostic et un traitement qui sera d’autant plus efficace que sa
mise en route aura été précoce.
Préparation
d’un voyage avec des activités de plein air en Europe Centrale
(foyer
centré sur l’Autriche)
consultez dans un Centre de vaccinations pour envisager une vaccination contre
l’encéphalite à tique.
Trois injections de 0,5 ml de Ticovac®. La première injection est
espacée de 1 à 3 mois de la deuxième, suivie par une troisième
injection 9 à 12 mois après la deuxième. L'immunité
est conférée après la deuxième dose. La troisième
injection permet une protection valable trois ans.
Pour
en savoir plus
http://www.maladies-a-tiques.com/